« Il y a 3 ans, le tremblement de terre a tout détruit : notre maison, mes jouets... Avant, mon papa faisait de la couture mais ses machines ont aussi été détruites. Après, Papa est tombé malade. Il ne travaillait plus. Alors mes parents ont commencé à se disputer souvent… Maman est devenue femme de ménage. Pour moi aussi c’était difficile. J’avais peur et je n’arrivais plus à me concentrer pour faire mes devoirs et travailler à l’école… Heureusement, un éducateur aide mon papa et ma maman pour qu’ils rencontrent des professionnels. Au centre, avec d’autres enfants, on a des ateliers pour parler devant les autres, dessiner, jouer en groupe… c’est très joyeux. Avec l’éducateur je peux parler de ce que je ressens et il m’aide à trouver des moyens pour que j’aille mieux quand j’ai des difficultés. Il a également parlé avec mes professeurs à l’école. Depuis, ils m’encouragent et je comprends mieux les cours. »

« En 2015, pendant les évènements en Syrie, j’ai vu des choses terribles que beaucoup d’enfants ont vécu là-bas. Je n’oublierai jamais. Avec mes parents, ma grande sœur et mon petit frère, nous avons dû fuir et rejoindre le Liban où nous sommes réfugiés. Au début, c’était dur. Mais maintenant ça va mieux. Tous les matins je vais au centre où j’ai du soutien scolaire, des activités sportives, du théâtre et où un adulte m’accompagne et m’écoute. Je peux tout lui dire. Petit-à- petit, j’ai commencé à écrire du rap. Cela me fait du bien. Et puis mes textes et ma musique parlent des droits des enfants. Tous les enfants ont le droit à une vie décente ! En chantant, j’ai l’impression de les défendre. »

« J’habite près d’une plantation de thé avec ma mère, mon grand frère et mon petit neveu. Mon papa est décédé il y a 5 ans. Il buvait beaucoup et ce n’était pas facile à la maison. Maintenant, c’est mon frère qui boit trop. Il a arrêté de travailler dans la plantation. Il n’y a que ma mère qui travaille mais elle est âgée. Moi, j’ai toujours voulu devenir professeur dans la plantation et être un exemple pour les autres enfants. C’est mon rêve. Malheureusement, quand mon frère a laissé son travail, les choses sont devenues difficiles. J’ai commencé à manquer certains jours d’école. Puis, j’ai échoué à mon examen, indispensable pour continuer d’étudier. Je commençais à perdre espoir. Une éducatrice est venue m’aider. Grâce à elle, j’ai compris que j’avais vraiment mes chances et que je pouvais réussir. J’ai commencé à me sentir plus forte. J’ai eu mon examen et j’étudie pour devenir professeur. J’espère que d’autres enfants pourront réaliser leur rêve comme moi. »